L'entretien d'un jardin méditerranéen

Dans un jardin méditerranéen, la compréhension du sol et la gestion de l’arrosage sont essentielles pour favoriser la croissance des plantes tout en respectant les principes d’économie d’eau. Voici les principaux points clés à retenir pour réussir un jardin résilient face à un climat sec, propice à la sécheresse.

1. Les exigences culturales concernant le sol, le froid et la sécheresse

Dans un climat méditerranéen, il faut chercher les espèces adaptées à l'environnement local, plutôt que de se battre contre les conditions de culture.   

• Sol : Le sol méditerranéen est généralement calcaire, ce qu'aiment par exemple les céanothes, les cistes, les callistemon ou les lavandes (à l'exception de la Lavandula stoechas, qui se plaît uniquement dans les sols acides). Attention aux sols lourds, argileux ou mal drainés qui peuvent entraîner la stagnation de l'eau, ce qui nuit aux racines. Si vous avez un terrain qui reste gorgé d'eau après les pluies, avec une terre dure en été et collante en hiver, la premiere chose à faire est de commencer par le drainage. Apport de terre pour créer un point haut, ajout de sable de rivière grossier ou de pouzzolane, cailloux ou graviers ronds, l'éventail de choix est large.     
• Froid : Bien que la plupart des plantes méditerranéennes tolèrent la chaleur, elles peuvent être sensibles aux gelées sévères. Il est donc important de vérifier leur niveau de rusticité.
• Sécheresse : Les plantes méditerranéennes sont adaptées à la sécheresse grâce à leur système racinaire profond et leurs adaptations physiologiques. Cependant, certaines nécessitent des conditions spécifiques pour se développer correctement.

2. L’arrosage dans un jardin méditerranéen

L’arrosage doit être limité car l’humidité excessive peut nuire à la santé des plantes méditerranéennes. Il est essentiel de comprendre quand et comment arroser pour éviter les risques d'excès d'eau.

• Fréquence et timing : L’arrosage doit être limité aux jeunes plantations pendant leur phase d'établissement, c'est à dire la première année. Une fois que les racines sont bien installées, les plantes méditerranéennes nécessitent peu d’arrosage.
• Méthode : Utiliser un arrosage ciblé, avec formation d'une cuvette de 60 cm de diamètre et de 20 cm de hauteur, permet d'éviter l'humidité stagnante autour des racines.
• Plantes sensibles à l’arrosage excessif : Certaines plantes méditerranéennes ne supportent pas l'excès d'eau. L'arrosage pendant la période chaude leur est le souvent fatal, à cause de l'action conjuguée de la chaleur et de l'humidité. Cela inclut :
  • Lavande (Lavandula sp.) : Sensible à l'humidité stagnante, elle préfère un sol bien sec.
  • Romarin (Rosmarinus officinalis) : Préfère un sol drainé et un arrosage modéré.
  • Cistes (Cistus sp.) : Très résistants à la sécheresse, mais sensibles à l’arrosage excessif, en particulier en hiver.
  • Santoline (Santolina chamaecyparissus) : Bien que tolérante à la sécheresse, un excès d’eau peut abîmer ses racines.
  • Sedum (Sedum sp.) : Ces plantes succulentes n'apprécient pas un excès d'humidité qui peut entraîner la pourriture des racines.
    
  • Salvia candelabrum, lithodora fruticosa, ebenus cretica, fremontodendron.
• Ne pas arroser avant que le sol soit bien sec. Il est conseillé de tester l'humidité du sol avant d'arroser à nouveau en enfonçant un doigt à environ 5 cm de profondeur.
• Eviter l'arrosage en hiver : Les plantes n’ont généralement pas besoin d’arrosage en hiver.

3. Paillage et drainage

Bien que le paillage soit une excellente option pour conserver l'humidité, il est important de ne pas l'utiliser lors de la première année après la plantation. Les jeunes plants doivent être confrontés aux conditions naturelles pour stimuler leur enracinement et le paillage peut créer un excès d'humidité au niveau du collet. Une fois les plantes établies, le paillage (graviers, pierres) peut être utilisé pour limiter l’évaporation et maintenir la structure du sol.

Pour en savoir pus, nous vous conseillons l'excellent ouvrage Pour un jardin sans arrosage d'Olivier Filippi.